Passionné de montagne, Patrick Berchtold gère son propre bureau fiduciaire à Sion. Venant des bords du Lac Léman, au pied du Jura, il trouve son bonheur en Valais.
Ski-alpinisme ou course à pied de montagne n’ont aucun secret pour Patrick Berchtold. En montagne, il se ressource avant de retrouver ses fidèles clients, principalement dans la région du Valais central et dans l’Arc lémanique. Il répond aux questions de Promosport.
Patrick, comment se passent tes semaines de travail après les week-ends dans les montagnes valaisannes?
La question peut paraître banale, mais … lorsque tu vis au cœur des montagnes tu aurais tendance à banaliser.
Le fait d’habiter en altitude et de pouvoir chausser tes baskets ou tes skis de rando à la sortie de la maison pour aller t’ébattre un peu plus haut est très motivant.
Le fait de pouvoir faire une course officielle ou simplement pour le plaisir est très décontractant. Tu vois, quand tu montes, que tu es dans l’effort, tu penses à plus rien d’autre, tu écoutes ton corps et ton esprit se relaxe. L’effet est d’autant plus fort que le panorama est unique. Et quand tu fais de la distance, tu n’as jamais les mêmes vues; mais toujours d’autres perspectives. Mais la concentration reste toujours de mise, que ce soit en descente à ski ou sur un chemin caillouteux ou tu n’as pas le droit à l’erreur. Dans le job, c’est pareil.
Après de telles sensations durant le week-end, tu reviens complètement boosté au travail. Tu as fait le plein d’énergie positive pour diriger les affaires, conseiller les clients sur les stratégies à mettre en œuvre ou sur les stratégies pour optimiser leur fiscalité. Comme en montagne, tu n’as jamais les mêmes vues, toujours d’autres perspectives. Là aussi, la concentration reste de mise. C’est ça qui me plaît dans le job.
Et quand la motivation baisse durant la semaine, tu penses à faire une petite sortie. Tu regardes un sommet où tu as été ou tu y vas simplement. Et c’est reparti pour un tour.
Durant la semaine, tu te demandes aussi toujours ce que tu vas faire le prochain week-end. Et quand tu as le bon plan, alors ça passe très vite. Trop vite.
Quelles sont tes spécialités au niveau professionnel?
Compte tenu de ma formation et de mon parcours professionnel où j’ai touché à un certain nombre d’activités dans le milieu de la fiscalité, de la comptabilité, de la gestion d’entreprise et de la gestion de fortune, je dirais que mon domaine de prédilection est sans conteste la fiscalité des personnes physiques. Dans ce domaine, la plus grande satisfaction est celle de ton client qui économise de l’impôt.
Une autre de mes spécialités est la relocation des personnes physiques. Tu as beaucoup d’étranger qui souhaitent s’établir dans notre beau canton, et bien je les accompagne tout au long du processus et ils y trouvent souvent une solution fiscalement avantageuse, souvent en combinaison avec la formation de leur propre entreprise que je peux également administrer. A contrario, je m’active également beaucoup sur la relocation de personnes retraitées au Portugal. Elles peuvent bénéficier d’une retraite dorée dans ce beau pays en ne payant plus d’impôts sur leurs pensions pendant 10 ans.
Encore un mot? Oui, ça fait 20 ans que j’exerce la fonction d’administrateur de sociétés. C’est une activité qui demande beaucoup de rigueur et de connaissance du droit des sociétés et de la fiscalité. C’est un peu comme la bonne connaissance de la montagne. Tu as le droit de faire certaines choses, mais pas d’autres. Sinon tu “te casses la gueule”.
Quels sont tes meilleurs souvenirs sportifs?
Difficile à dire. Mais peut-être la Patrouille des Glaciers, édition 2016. Avec mon équipe, ma compagne Val et mon pote Manu nous avions un objectif: maximum 6 heures pour le petit parcours. Nous avons mis 5h56. Nous étions heureux. Et pas que pour le temps, mais aussi pour la très bonne cohésion et le très bon esprit de notre patrouille.
Je citerai aussi le Trail des Patrouilleurs, édition 2017 en version 40km avec ma compagne. C’était la plus longue distance que j’ai parcours par mes propres moyens. Nous avons mis 9 heures 20 pour accomplir les 40 kilomètres. C’était dur, c’était long, mais c’était la plus belle course . Car c’est là que tu vois que le mental prend le dessus et te mène au but.
Il y a aussi eu le Trophée du Muveran édition 2016, avec son magnifique couloir du Pacheu tellement vertical; j’ai adoré. Cette course est très complète, et je dirais qu’elle est même plus difficile que la Petite Patrouille des Glaciers.
Entre course de montagne et ski-alpinisme (skimo), où se portent tes préférences?
Encore une fois c’est difficile à dire. J’adore les deux. Mais à chaque saison son activité. Tu ne me fais pas courir dans la neige. Sauf que je vais peut-être bientôt faire une exception au Trail des Châteaux à Sion.
Tu vois, je skie depuis l’âge de deux ans. Mais ça ne fait que 10 ans que je me suis réellement mis au ski-alpinisme. Alors, la montagne, c’est ma vie. Et depuis que je pratique le skimo, j’ai découvert une activité en pleine nature, pleine de dynamisme, qui te ressource et qui te fait découvrir des étendues très reculées ou seuls les initiés s’aventurent. C’est ça que j’adore. Et en plus, la magie de l’hiver, c’est fantastique.
Seulement, le skimo, ce n’est pas seulement du ski, c’est aussi toute l’analyse de la montagne, du manteau neigeux, de la météo, des glaciers. C’est ça qui me plaît. Eh oui, ces pauvres glaciers…Alors il faut en profiter encore un max…
La transition entre le ski-alpinisme et la course de montagne se fait en généralement au mois de mai. Il n’est pas rare que je mette encore les skis jusqu’au début juin. Et là, c’est drôle. Il fait chaud. Tu pars en short et tongues le matin de la maison, tu mets ensuite tes habits de ski au bord de la neige et hop tu y vas. A la fin, tu te rafraîchis dans le torrent de montagne ou dans une gouille en plaine.
Dans un décor estival, la course de montagne est juste superbe. Les sensations sont plus ou moins comparable à la montée, sauf qu’à la descente les articulations et le dos souffrent plus. C’est clair, tu n’as pas la glisse. Mais quand tu me parles de course de montagne, pour moi ça signifie réellement “aller taquiner les sommets”. Il n’est pas rare que je monte régulièrement au dessus des 3’000 mètres avec un joli sommet en perspective, le tout agrémenté d’une jolie distance…et là, quel panorama. Pas étonnant que tu te ressources …
Oui, je ne crois pas préférer l’un ou l’autre. A chaque saison je me réjouis.
Propos recueillis par Bernard Mayencourt
18/10/2018
Portrait:
Patrick M. Berchtold
Né à Genève en 1970
Profession: fiscaliste et économiste d’entreprise HES/ESCEA
Père de deux enfants
Domicile: entre ciel et terre, du côté du pied du Wildhorn
Lecture préférée: Magazines spécialisés (montagne, Jardin Romand, revues professionnelles)
Musique préférée: U2, Indochine, Brel,
Hobbies: le jardinage, la pêche en rivière et le train en modèle réduit
Autre sport: le windsurf